Article de fond

Bilan d’impact sur les activités : réduire les risques liés aux chaînes d’approvisionnement complexes


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Les récents événements internationaux et l’évolution des conditions de marché ont accentué la pression sur les chaînes d’approvisionnement nationales et mondiales, de plus en plus vulnérables. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, liés aussi bien aux matières premières ou au transport de marchandises qu’à l’augmentation de la demande. 

Ces pressions se reflètent dans l’indice de résilience FM Global 2021, outil unique au monde qui compile des données sur de nombreux indicateurs afin de classer 130 pays et territoires selon la résilience de leur tissu économique. L’indice met en lumière trois enseignements clés pour les entreprises qui cherchent à s’assurer un avenir stable et résilient. Dans cet article, nous nous intéresserons à l’un de ces enseignements : la nécessité de réduire les risques liés aux chaînes d’approvisionnement.

Le monde « rétrécit », mais la complexité augmente

Entreprises et gouvernements sont nombreux à ne pas avoir anticipé la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales telle qu’elle a été révélée par la crise de ces deux dernières années. Cette vulnérabilité leur a fait prendre conscience que, si le monde semble de plus en plus petit, la complexité continue au contraire de s’accentuer. Or il est probable que ces facteurs de perturbation perdurent : plusieurs banques centrales, comme la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale des États-Unis, prévoient ainsi que les 12 à 24 prochains mois seront marqués par des arriérés de commande accrus, des pénuries et une hausse des coûts de transport. 

Dans ces conditions, comment les entreprises peuvent-elles appréhender les complexités de leurs chaînes d’approvisionnement mondiales, identifier leurs vulnérabilités et définir des stratégies adéquates de réduction des risques ? 

L’une des étapes fondamentales consiste à comprendre le degré d’exposition de chaque site en termes opérationnels et financiers. C’est précisément pour répondre à ce besoin que l’équipe de conseil en risques d’entreprise (Business Risk Consulting) de FM Global a développé le bilan d’impact sur les activités (BIA).

Mesurer le retour sur investissement à partir des calculs d’exposition

Le BIA aide les entreprises à appréhender l’aspect le plus complexe de l’analyse des risques de leur chaîne d’approvisionnement, à savoir la quantification de l’exposition financière liée à la rupture d’un élément de la chaîne. Il est alors possible de mettre en évidence les vrais maillons faibles. Cette analyse financière est indispensable aux risk managers et aux directeurs financiers pour apprécier le retour sur investissement d’une couverture d’assurance ou d’une stratégie de réduction des risques. 

Déterminer la valeur financière des différentes composantes de sa chaîne d’approvisionnement permet à une entreprise d’identifier ses sites les plus stratégiques, mais aussi des vulnérabilités souvent sous-estimées. Le client et FM Global peuvent alors concentrer les efforts de réduction des risques sur ces sites afin de renforcer leur résilience et évaluer précisément les montants à assurer. 

Traditionnellement, l’analyse des risques est axée de manière disproportionnée sur le site de vente finale ou sur les installations qui abritent les équipements de production les plus coûteux. Cette approche peut cependant se traduire par une utilisation inadéquate des ressources dédiées à la gestion des risques. Les méthodes de quantification du BIA fournissent au contraire une vision claire des sites contribuant à la création de valeur dans le processus de fabrication. 

Le BIA, source de valeurs fiables pour les assurés et les souscripteurs

Un assuré FM Global du secteur de l’ingénierie, exploitant des sites dans 150 pays et doté d’une chaîne d’approvisionnement complexe, souhaitait accroître sa sécurité d’approvisionnement en acquérant une mine et une usine de transformation, ce qui représentait un investissement considérable. En dépit de notre long partenariat avec ce client, l’intégration de ce nouveau site à son programme d’assurance s’est révélée très complexe en raison de la difficulté à valoriser l’exposition globale. 

Dans le cadre d’un BIA, une équipe d’ingénieurs et de conseillers en risques d’entreprise de FM Global a analysé les activités et la chaîne d’approvisionnement étendue du client afin de cerner l’exposition supplémentaire associée à cette acquisition. Ils ont également déterminé la différence d’exposition entre la mine et l’usine de transformation, dans l’optique d’obtenir des valeurs plus représentatives du risque. L’une des principales préoccupations était l’absence de solution de secours en interne et la difficulté à identifier des prestataires externes pour compenser une éventuelle interruption de l’activité de transformation. L’usine avait donc une valeur bien plus importante pour la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble qu’initialement estimée. 

Quantifier le retour sur investissement pour étayer les demandes de budget

Calculer une exposition financière est une tâche complexe qui requiert de combiner efficacement différentes expertises dans les domaines financiers, opérationnels et techniques. Proposé à titre gracieux, le BIA propose au client une lecture différente de sa chaîne d’approvisionnement et produit des résultats instructifs sur ses risques. Au travers de ce processus, des équipes qui travaillent habituellement en silos (gestion des risques, opérations, achats, marketing, finance) sont amenées à travailler ensemble et de façon plus exhaustive sur un objectif commun de réduction des risques. Il en ressort une vision transversale de la chaîne d’approvisionnement du client, des problématiques auxquelles elle est confrontée et des mesures à mettre en œuvre pour renforcer sa résilience.


Disposer de chiffres fiables est crucial pour définir une couverture d’assurance adaptée. De cette façon, le client a la certitude que le niveau de protection qu’il achète correspond à ses besoins réels, et FM Global peut s’appuyer sur les valeurs qui lui sont déclarées. Une fois l’exposition financière calculée, le client peut déterminer précisément les investissements de réduction des risques nécessaires, et mettre en évidence le retour sur investissement. Dans le cas de l’assuré acquéreur d’une mine, dont nous parlions plus haut, ce dernier point a beaucoup aidé le risk manager à obtenir les budgets dont il avait besoin. 

Une approche gagnant-gagnant

Les chaînes d’approvisionnement sont de plus en plus complexes et fragmentées. La relocalisation, souvent évoquée depuis le début de la pandémie de Covid-19, constitue une excellente solution. Pour les entreprises qui ne peuvent l’envisager, il demeure essentiel de cerner précisément leur degré d’exposition à tous les niveaux de leur chaîne d’approvisionnement. Côté assuré, cette analyse contribue à garantir la continuité d’activité ; côté assureur, elle permet une souscription éclairée des risques. 

Dans le contexte économique actuel, marqué par une hausse des coûts à l’échelle mondiale, les demandes de budget sont passées au crible en termes de retour sur investissement. Tout outil qui peut aider les risk managers à relever ce défi leur sera particulièrement précieux dans les mois à venir, qui s’annoncent difficiles.

Pour écouter l’épisode « How resilient is your supply chain? » (Quel est le degré de résilience de votre chaîne d’approvisionnement ?) du podcast de FM Global, cliquez ici (en anglais).