Article de fond

Retour sur AMRAE 2020


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Les rencontres du risk management de l’AMRAE se sont déroulées du 4 au 7 février 2020 à Deauville. Cette 28ème édition, qui signe notamment la dernière de la Présidente Brigitte Bouquot, aura été marquée par les nouveaux équilibres entre risque et souveraineté.

« Il est temps de passer d’un risk management qualitatif à un risk management quantitatif », entamait Brigitte Bouquot lors de la plénière d’ouverture. « Les entreprises doivent allouer du capital à la résilience ». En effet, celle-ci s’impose comme un « bien commun » face aux nouveaux défis que sont le climat, la technologie et la crise de confiance, auxquels s’ajoute le risque politique. Notre époque est intense en termes de bouleversements et l’on voit s’opérer « un décloisonnement des risques micro et macro qui sont maintenant interdépendants. Les risk managers doivent les reproblématiser et se rapprocher de l’orientation de la stratégie de leur entreprise. » énonçait David Djaïz, politiste, lors de la plénière consacrée au « Risk Management, matrice du capitalisme responsable ».

C’était également le sujet de l’intervention d’Antoine Millot, Business Risk Consultant chez FM Global, à l’atelier « La gestion des risques au service de la performance et de la prise de décision » qui abordait la question de la plus-value du risk manager en tant que business partner.

Le risk manager a un rôle clé à jouer dans la bonne conduite des objectifs de l’entreprise : pour ce faire, il doit construire et diffuser les indicateurs nécessaires à une prise de décision éclairée des dirigeants. Cela n’est possible qu’en connaissant la stratégie de l’entreprise. En effet, à Antoine Millot de préciser : « Il peut y avoir des solutions de secours opérationnelles dans la continuité d’activité qui d’un point de vue organisationnelles sont tout à fait valides mais sont incohérentes d’un point de vue commercial, sont pénalisantes d’un point de vue financier, voire impossible d’un point de vue juridique, sociétal, humain. Il est finalement important d’avoir une vision à 360 degrés pour développer en interne une culture de gestion des risques. ».

Antoine Millot développe 4 conseils à l’attention des risk managers :

  • Remonter l’information au bon niveau et donc avoir accès au COMEX pour témoigner des scénarios et des impacts évalués.
  • Prendre les indicateurs de performance pour mesurer le risque de la continuité des activités est une bonne façon de présenter ses résultats de manière parlante pour les dirigeants.
  • Définir et décliner un risk appetite au niveau de la gestion du risque de continuité des activités qui va permettre aux dirigeants d’engager des plans d’action pour améliorer la résilience de l’entreprise et réduire l’écart entre l’appétit au risque et les impacts potentiels constatés. Antoine Millot détaille : « Il est aussi important de lier des alliances en interne entre le gestionnaire des risques assurables et le gestionnaire des risques non-assurables. La vision intragroupe doit être confrontée à des données extérieures qui permettent de se situer par rapport à votre industrie. C’est le cas, par exemple, de l’outil de benchmarking RiskMark® qui recense les données issues de la visite de 100 000 sites. ».
  • Un responsable doit porter l’intégration des indicateurs de risques aux processus d’audit des sites pour garantir l’amélioration de la résilience.

La prise de conscience des dirigeants du rôle stratégique du risk manager nécessite d’orienter la conversation vers la résilience financière. A l’heure où 68% des pertes économiques subies par des entreprises suite à des catastrophes sont des pertes non-assurées, le Total Financial Loss tool modélise les pertes financières globales de l’entreprise et relie donc le risque assurable et non-assurable. L’usage unique d’une technique éprouvée que fait FM Global permet ainsi de mesurer la destruction potentielle de valeur d’entreprise suite à une catastrophe en venant perturber le profil financier de l’entreprise par un certain nombre de contraintes : la perte de part de marché, la perte de croissance, la perte de confiance des investisseurs.

« C’est une nouvelle démarche qui permet de justifier des plans d’amélioration indispensable aujourd’hui quand l’on sait, qu’en moyenne, une entreprise qui subit une catastrophe et réagit bien améliore de 20% sa valeur d’entreprise à l’inverse d’une entreprise mal préparée qui peut perdre 30% de sa valeur*. », conclut Antoine Millot.

Le stand de FM Global était quant à lui consacré à son Centre de Recherche, unique en son genre. Les participants pouvaient visiter de manière virtuelle les différents laboratoires, tous dédiés à la compréhension de risques spécifiques et leurs conséquences.

La résilience, c’est un choix.

*Pentland Analytics