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Bris de machine : identifier les risques cachés


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Une simple vis peut être à l’origine d’un sinistre… Un risque caché passe facilement inaperçu quand on ne sait pas où chercher… Le bris de machine rivalise désormais avec l’incendie en termes de fréquence et de gravité selon l’analyse des sinistres de plus de 3 millions de dollars – hors catastrophes naturelles – déclarés en 2018 à FM Global. Ce constat en fait un enjeu de taille pour les directeurs financiers.

En 2018, 62% des sinistres liés au bris de machine étaient dus à un défaut de maintenance. « Une grande partie des sinistres liés au bris de machine survenus l’année dernière aurait pu être évitée. Mais dans le contexte économique actuel en plein essor, de nombreuses entreprises ne programment plus systématiquement d’arrêt d’activité pour réaliser leur maintenance préventive. Elles choisissent de s’engager dans un pari risqué, plutôt que de jouer la prudence » déclare Brion Callori, vice-président senior, directeur de l’ingénierie et de la recherche chez FM Global. « Malheureusement, cette stratégie ne fonctionne qu’un temps, car des incidents finissent toujours par se produire. Or ces problèmes risquent d’entraîner des réparations onéreuses, une baisse de revenu et une perte de parts de marché pour les sociétés qui ne peuvent plus honorer les commandes de leurs clients parce que leurs équipements sont en panne. ».

La valeur de l’équipement dépend en grande partie de l’apport business qu’il représente. Les conséquences financières qui peuvent découler d’une interruption d’activité suite au bris de machine représentent un réel enjeu pour la C-suite et plus spécifiquement les Directeurs Financiers. C’est pourquoi le service de Business Risk Consulting de FM Global effectue pour leur client, en premier lieu, une analyse du modèle d’activité et identifient entre autres les équipements cruciaux pour la création de valeur de l’entreprise. Les équipements les plus critiques sont ceux qui ont les temps de réparation et de remplacement les plus longs, qui réalisent une opération unique et/ou ont un impact significatif sur la production du site et dont l’interruption causerait les plus gros impacts financiers. Afin de déterminer la criticité d’un équipement et en particulier l’impact financier de son interruption, les Business Risk Consultants s’appuient sur les rapports émis par les ingénieurs et posent trois types de questions aux assurés :

  • Quel est le pourcentage de dépendance des ventes et de perte d’exploitation lié à cet équipement ?
  • Combien de temps serait-il nécessaire pour remplacer ou réparer cet équipement, de la commande à la reprise d’activité ?
  • Quelles solutions de mitigation pourraient être mises en place, et combien de temps cela prendrait-il, en cas de perte de cet équipement ?

Il est nécessaire que les Risk Managers et les industriels prennent conscience que la criticité d’un équipement ne dépend pas de son coût d’achat mais de sa création de valeur pour l’entreprise non seulement en termes financiers mais aussi en termes d’image, d’obligations réglementaires et juridiques, ou encore de contraintes sociales et organisationnelles. Il est à ce stade indispensable de consulter les différents départements (opérationnel, marketing, management, etc.) de l’assuré. En effet, les opérationnels peuvent considérer qu’un équipement n’est pas critique car il ne concerne que 2 % des produits. Or, cet équipement peut jouer un rôle majeur pour la direction marketing car il représente la mise sur le marché de nouveaux produits, la conquête de parts de marché, etc. Si l’entreprise peut temporairement se passer d’un équipement, pendant combien de temps l’activité survivrait-elle sans la création de valeur qui lui est associée ?

« Ces cinq dernières années, nous avons constaté une hausse du nombre de sinistres liés au bris de machine, en particulier dans l’industrie papetière, l’industrie chimique, la production d’électricité et l’industrie minière » nous apprend Brion Callori. « Nos outils d’analyse, sur la base des milliers de visites de sites effectuées par nos ingénieurs-conseils depuis de nombreuses années, continuent d’anticiper avec exactitude la survenue de sinistres de grande ampleur ». En avril 2019, FM Global a annoncé une campagne de recrutement de 60 ingénieurs expérimentés. À termes, ce sont plus de 250 ingénieurs qui seront dédiés aux risques liés aux équipements (chaudières, turbines, groupes électrogènes, transformateurs, réacteurs chimiques, compresseurs, machines à papier…).

L’action conjointe de l’ingénierie et du département de Business Risk Consulting permet de délivrer aux Directeurs Financiers et aux Risk Managers des conclusions techniques, financières, opérationnelles et stratégiques afin de constituer une base solide pour rendre le modèle d’activité plus résilient. FM Global développe des scenarii de sinistres vraisemblables et identifie ainsi les mesures pouvant être prises pour limiter ces risques et garantir la continuité de l’activité.

La résilience, c’est un choix.