De plus en plus exposées au risque de rupture de leur chaîne d’approvisionnement indirecte, les entreprises doivent prendre ce facteur en compte dans leur stratégie de gestion des risques liés aux chaînes d’approvisionnement. Une problématique mise en lumière dans un rapport récemment publié par le Business Continuity Institute (BCI) sous le titre « Supply Chain Resilience: 10-Year Trend Analysis » (Résilience des chaînes d’approvisionnement : analyse de tendances sur dix ans).
D’après ce document, le pourcentage de ruptures causées par un fournisseur direct (premier rang) a chuté de 60,1 % en 2010 à 52,1 % en 2018. En revanche, le pourcentage de ruptures liées à un fournisseur de deuxième ou troisième rang a augmenté, passant par exemple de 8,4 % à 11,0 % sur la même période pour les fournisseurs de troisième rang.
Si la gestion des risques liés aux chaînes d’approvisionnement n’a jamais été aussi complexe, il semble toutefois que les cadres dirigeants pourraient s’attaquer au problème plus directement.
Un sujet qui ne figure pas dans les priorités des conseils d’administration
Le rapport du BCI révèle que l’implication des conseils d’administration en matière de gestion des risques liés aux chaînes d’approvisionnement demeure inégale. En 2013, seuls 34 % des personnes interrogées par le BCI indiquaient que leur direction générale faisait preuve d’un haut niveau d’implication sur ce point. Cinq ans plus tard, ce chiffre n’avait quasiment pas évolué, à 35 %, alors même qu’en 2018, 57 % des entreprises rapportaient avoir subi une rupture de chaîne d’approvisionnement. Quel que soit le rang du fournisseur concerné dans la chaîne d’approvisionnement, ce type d’événement a de multiples répercussions, parmi lesquelles :
- Perte de productivité
- Augmentation des frais d’exploitation
- Dégradation du niveau de service
- Réclamations
- Perte de revenus
- Problèmes de trésorerie
- Dégradation de la réputation
- Perte de confiance des actionnaires/partenaires
- Retards de lancement de produits
- Surveillance réglementaire accrue
Les défis à relever
Pourquoi les entreprises ne prennent-elles pas le problème à bras le corps, afin d’intégrer la résilience à leur modèle opérationnel ?
En 2019, la société de conseil McKinsey évoquait un « manque de processus robustes pour identifier et gérer de façon adéquate l’augmentation des risques liés aux chaînes d’approvisionnement à mesure que le monde devient toujours plus interconnecté. » Les auteurs de l’article soulignaient la multiplicité des parties prenantes, qui fait de la transparence complète une véritable gageure. D’autant que les disparités en matière de restrictions d’accès aux données et de culture d’entreprise limitent également la capacité à visualiser une chaîne dans son intégralité. Sans oublier les difficultés à évaluer précisément la portée et l’ampleur des risques potentiels.
Dans ce contexte, quelles démarches mettre en œuvre ? Une cartographie détaillée permettra à une entreprise d’identifier les risques associés à chaque maillon de sa chaîne d’approvisionnement, tandis qu’un bilan d’impact des ruptures potentielles sur ses activités l’aidera à définir les stratégies de gestion des risques adaptées à ses spécificités. Cette approche aura également pour effet de promouvoir une culture d’amélioration des risques en interne, une étape cruciale pour garantir la résilience des activités face à l’émergence soudaine de risques inconnus.
Des outils d’analyse pour mieux comprendre les risques
Grâce aux dernières avancées en matière d’analyse des risques, il est possible d’évaluer plus précisément les vulnérabilités potentielles d’une chaîne d’approvisionnement.
L’indice de résilience FM Global classe par exemple près de 130 pays et territoires sur la base de différents critères dans trois domaines clés : économie, qualité du risque et chaîne d’approvisionnement. Mis à jour chaque année, cet outil aide les cadres dirigeants à identifier les vulnérabilités aussi bien en interne qu’au sein de leurs chaînes d’approvisionnement. Il est aussi particulièrement pertinent pour évaluer les risques associés à un projet de développement à l’international.
Commentant les résultats de l’indice 2019, Kevin Ingram, vice-président exécutif et directeur financier de FM Global, remarquait que les entreprises les plus avisées faisaient le choix de la résilience globale. « La résilience est fondamentale pour les directeurs financiers. Conflits commerciaux, fragilisation des économies, résultats d’élections nationales, Brexit ou évolution du risque climatique : tous ces facteurs incitent les entreprises à reconsidérer leurs choix en termes d’implantations et de partenaires. Nous sommes convaincus que la résilience est un choix, et que les leaders du marché ont fait ce choix. Ce classement vient compléter l’éventail d’outils mis à la disposition des dirigeants d’entreprise pour affiner leurs décisions. »
Sir James Bevan, directeur général de l’Environment Agency (Royaume-Uni), déclarait récemment à propos du risque climatique, l’un des risques mis en avant par Kevin Ingram, que « le changement climatique aggraverait probablement la fréquence et la gravité des inondations ». Selon les données du bureau météorologique britannique, le pays a connu dix-sept mois ou saisons de précipitations extrêmes depuis 1910, dont neuf depuis 2000.
En 2018, Munich Re a répertorié 850 catastrophes naturelles. Représentant 46 % de ces événements, les inondations, crues éclairs et glissements de terrain font peser une menace bien réelle sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Pour aider les entreprises à mieux comprendre le risque d’inondation, FM Global a établi une cartographie mondiale des risques d’inondation qui permet d’identifier, à l’échelle mondiale, les zones présentant un risque d’inondation modéré ou élevé.
Cette cartographie est l’un des nombreux outils et ressources développés par FM Global pour aider les entreprises à identifier les risques auxquelles elles sont exposées, et renforcer la gestion et la résilience de leur chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, la police d’assurance de FM Global couvre les ruptures de chaîne d’approvisionnement au niveau d’un fournisseur direct (premier rang), mais également d’un fournisseur indirect (deuxième ou troisième rang).
Les entreprises qui tirent parti de ces outils et mettent en œuvre un programme d’assurance adapté à leurs besoins prennent une longueur d’avance en termes de résilience, dans un monde où règne l’incertitude.
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