Article de fond

Investissements dans l’amélioration des risques

Aider les risk managers à parler le même langage que leur direction générale


[pg:TP-Iceberg-FR]

Une police d’assurance ne peut pas toujours couvrir les différentes répercussions économiques d’un sinistre majeur sur une grande entreprise. Cette affirmation, qui peut sembler étonnante de la part d’un assureur dommages aux biens, a pourtant été démontrée par une étude présentée dans le rapport sigma nº 1/2018 du Swiss Re Institute[i] : ses auteurs ont estimé que, sur les dix dernières années aux États-Unis, en moyenne glissante, 68 % des pertes causées par un sinistre d’origine humaine ou par une catastrophe naturelle n’étaient pas couverts. Ce chiffre éloquent met en évidence l’existence de pertes inassurables en cas de sinistre majeur : la dégradation de l’image de marque, la perte de parts de marché, le ralentissement de croissance ou la perte de confiance des investisseurs peuvent par exemple avoir de lourdes répercussions sur une entreprise. Dans la mesure où ces éléments ne sont pas couverts par une police d’assurance dommages aux biens, la meilleure solution pour une société consiste à renforcer sa résilience. Comment ? En prévenant les sinistres dans la mesure du possible, en limitant la gravité des pertes en cas de sinistre et en étant suffisamment préparée pour s’en relever le plus rapidement possible.

La vision limitée sur les répercussions financières globales d’un sinistre peut être particulièrement problématique pour les risk managers, pour qui la prévention des sinistres passe principalement par l’amélioration des risques. En raison de leur méconnaissance de concepts et de termes spécifiques à la finance, leurs demandes de budget auprès du directeur financier ou d’autres membres de la direction générale ne donnent souvent pas le résultat escompté. L’amélioration des risques n’étant pas perçue comme une priorité, elle est la grande perdante de la répartition des dépenses d’investissement.

L’outil de modélisation des pertes financières globales (Total Financial Loss – TFL) développé par FM Global permet aujourd’hui aux risk managers de calculer la valeur ajoutée des mesures de réduction des risques qu’ils préconisent et de la communiquer à la direction générale sous une forme beaucoup plus parlante. À partir de différents paramètres financiers, l’outil quantifie les pertes inassurables potentielles en estimant les répercussions d’un sinistre majeur sur la valeur d’entreprise.

En cas d’incendie par exemple, la modélisation TFL prend en compte les pertes d’exploitation liées aux pertes de vente sur une durée plus longue que la période d’indemnisation proposée par les produits de transfert de risques classiques. Elle inclut également la diminution de croissance, car une interruption d’activité est non seulement dommageable pour les sources de revenus établies, mais aussi pour les opportunités de croissance. Enfin, elle tient compte de la baisse de confiance potentielle des investisseurs envers une entreprise qui perdrait des clients et des prospects.

Comme souvent dans la prise de décisions clés, la collaboration est essentielle pour garantir l’efficacité de ce processus. FM Global utilise des données financières émanant de tiers de confiance, une démarche classique dans le domaine de l’évaluation financière, et travaille directement avec ses clients pour collecter des valeurs complémentaires de nature plus subjective. Cette collaboration et ces discussions sont la plupart du temps fondamentales, dans la mesure où elles amènent souvent les clients à revoir leur façon d’appréhender les risques dans leur ensemble.

Chez FM Global, nous sommes régulièrement témoins de ce changement d’approche, lorsque, au fil de la conversation, les problématiques d’assurance pures sont peu à peu délaissées au profit d’enjeux plus globaux comme la stratégie de l’entreprise et sa politique de réduction des risques.

C’est pour nous une conviction : aider les risk managers à parler le même langage que leur direction générale pour démontrer la nécessité d’investir dans l’amélioration des risques ne peut que contribuer à renforcer la résilience des entreprises sur le long terme.

[i] sigma nº 1/2018 du Swiss Re Institute, https://www.swissre.com/dam/jcr:c1599310-ebeb-498a-b3c3-b2a4576a5bf4/sigma1_2018_fr.pdf

La résilience, c’est un choix.